Les Écrits Vains

Aujourd’hui, j’ai vu du sensible
Et du silence

J’ai vu du pays
J’ai vu de l’agitation
Et j'ai vu du mystère
Aujourd’hui, j’ai vu que chacun arriverait à destination

J’ai aussi vu un grand corps enveloppé d’un manteau violet
Un corps aux cellules de diamants
Et puis j’ai vu dormir le ciel
Alors, aujourd’hui, j’ai vu, et je n’ai pas pleuré...
Aujourd’hui encore, j’ai vu que le vent ne m’emportait pas
Alors j’ai regardé
Et j’ai vu un ange pris dans le marbre

Il y a tant de choses à voir...

J’ai vu des étoiles transparentes...
J’ai vu qu’hier m’avait éclairée
J’ai vu l’Art géant
Et des coeurs ouverts à la liberté
J’ai vu le rire et le regard
Une couleur d’avenir, un jour plein d’égards

Mais j’ai aussi vu tomber la montagne
Je l’ai vue recouvrir la vie
Jusqu’à en étouffer le monde

Aujourd’hui

J’ai vu la sphère silencieuse
L’absence
La perte de conscience
Dans un regard bleu

Un aujourd’hui sans appui
Juste la pluie
Et pourtant
J’ai vu la perle de joie

Aujourd’hui
Rien d’artificiel
Juste l’essentiel
J’ai vu des corps voler
La mémoire palpitante
La poitrine intrépide
J’ai vu le lever du soleil dans la nuit
J’ai vu des mots, des horizons, des brillances et des perles de larmes

J’ai vu danser les oiseaux et s’envoler les feuilles
Et sur le seuil de ma porte, j’ai vu arriver les enfants
Les enfants s’amusant

Aujourd’hui, en regardant loin,
Je nous ai vus ensemble
J’ai vu le passé

La beauté est restée

Mais en regardant de plus près

J’ai vu l’hésitation, le doute et l’embarras
J’ai vu les chimères de la mémoire
Les caprices des souvenirs
Aujourd’hui, malgré l’éclat
Les empreintes se voilent

Chaque jour, je vois

Et aujourd’hui, j’ai vu l’attente et la patience
Puis, comme par hasard
Sortie de la brume
J’ai vu la mer et ses écumes
J’ai vu monter, j’ai vu descendre
J’ai vu aller

J’ai pu voir venir

Aujourd’hui encore
J’ai vu une transparence, une fluidité
J’ai vu la délicatesse de la poésie
L’intemporel
Qui vole dans les airs

 Pascale Valay