Les Écrits Vains

Je bois
A ma santé.
A la beauté du monde
Que mon égo détruit.

Au mal que j’ai fait.
A mes amours profondes
Aux heureux assoupis.

J’écris
Dans la foulée
Les larmes qui m’éventrent
Et je te les envoie.

La nuit vient se saouler
Et m’ouvrir le ventre
Pour me vider de toi.

Je ne célèbre rien.
De l’endroit où je suis,
Je suis comme les chiens,
La gueule dans les parties.

Je bois
A la santé
De ces poseurs de bombes
Qui n’ôtent pas la vie.
Mais qui la font valser,
De la poche à la tombe;
Danse la poésie.

Je bois
A ta santé
Petite pomme bleue
Je vois que tu rougis.
Comme une orange pressée,
De finir avec eux,
De faire autant de bruit.

Je ne célèbre rien.
De l’endroit où je suis,
Je suis comme les chiens,
La gueule dans les parties.

Je réinvente
L’intimité
D’autres parfums
Et d’autres souffles.
Prenant le risque
De m’égarer,
De me soustraire
A jamais.

Même
Si je suis
Au fond du gouffre,
Je me sens comme
Délivré.
Tu n’verras plus
Combien je souffre,
Ni même combien
Je t’aimais.

Je ne célèbre rien.
De l’endroit où je suis,
Je suis comme les chiens,
La gueule dans les parties.

Comme le vent
Qui me percute,
En actionnaire
De l’automate,
Je nous déploie,
Je te culbute,
Et je rajuste
Ma cravate.

Je ne célèbre rien.
De l’endroit où je suis,
Je suis comme les chiens,
La gueule dans les parties.

Laurent Vigier